La pollution aux biocombustibles : facteur de risque de BPCO et de carcinome bronchogénique - 05/01/20

Le rôle de la pollution dû aux biocombustibles a été reconnu par l’OMS comme facteur de risque de BPCO, en particulier chez les femmes non tabagiques vivant en milieu rural. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact de l’exposition aux biocombustibles sur l’apparition de BPCO et de carcinome bronchogénique. Le rôle de la pollution dû aux biocombustibles a été reconnu par l’OMS comme facteur de risque de BPCO, en particulier chez les femmes non tabagiques vivant en milieu rural. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact de l’exposition aux biocombustibles sur l’apparition de BPCO et de carcinome bronchogénique.

Nous avons mené une étude rétrospective portant sur 50 patients non tabagiques exposés à la fumée des biocombustibles admis pour BPCO et/ou carcinome bronchogénique entre janvier 2017 et juin 2019 au service des maladies respiratoires du CHU Ibn-Rochd de Casablanca. Les patients tabagiques ou exposés au tabagisme passif ont été exclus de cette étude.

La moyenne d’âge était de 61 ans (extrêmes 44–74 ans). Une nette prédominance féminine était notée dans 87 % des cas. Toutes les femmes demeuraient en milieu rural et étaient exposées à la fumée de bois (cuisson au feu de bois dans 96,5 % des cas, chauffage au bois dans 16 % des cas), par contre les hommes étaient exposés dans un cadre professionnel (grillade traditionnelle et chauffeur de chaudière de bain maure dans 2 cas chacun et charbonnier dans un cas). La durée moyenne d’exposition était de 26 ans. La symptomatologie était faite d’une toux sèche chronique dans 53,7 % des cas, associée à des hémoptysies dans 22 % des cas, et une dyspnée d’effort dans 39 % des cas. La spirométrie réalisée chez 47 % des patients a révélé un syndrome des petites voies aériennes dans 12,7 % des cas et un trouble ventilatoire obstructif irréversible dans 33 % des cas, modéré dans 24,7 % des cas et sévère dans 8 % des cas. La tomodensitométrie a révélé un processus tissulaire d’allure tumorale chez 76,8 % des patients. Il s’agissait d’un adénocarcinome pulmonaire primitif dans 44,5 % des cas et d’un carcinome épidermoïde dans 27,8 % des cas. Dans les autres cas, le diagnostic histologique n’a pas été porté en raison de l’état général altéré.

Nous insistons à travers cette étude sur la relation de cause à effet entre l’exposition aux fumées des biocombustibles et la présence de BPCO et carcinome bronchogénique chez les personnes exposées et notamment les femmes vivant en milieu rural ou semi-urbain.